Le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus meurtrier après celui du poumon, mais la politique de dépistage systématisée chez les plus de 50 ans commence à porter ses fruits.
Également appelé cancer du côlon-rectum, le cancer colorectal est le plus fréquent après celui de la prostate et du poumon chez les hommes et après celui du sein chez les femmes. On parle de cancer colorectal de façon générale, car il touche 7 fois sur 10 le côlon et 3 fois sur 10 le rectum.
Dans 9 cas sur 10, le cancer du côlon se guérit, à condition qu’il soit dépisté à temps. Comme pour de nombreux cancers, les symptômes ne sont pas spécifiques. Les manifestations du cancer colorectal se produisent à un stade avancé du cancer : des douleurs abdominales ou des troubles digestifs inhabituels et persistants.
C’est pour cette raison, qu’après 50 ans, un dépistage systématique doit être pratiqué tous les 2 ans. En prévention, il peut être judicieux de se faire dépister à 40 ans. Un test spécifique permet de rechercher des traces de sang dans les selles, invisibles à l’œil nu. Ce test immunologique est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Le médecin traitant remet un kit à son patient, qui effectue un prélèvement à l’aide d’un bâtonnet, de le placer dans une fiole, puis de l’envoyer par courrier à un laboratoire spécialisé. Le résultat est transmis dans les deux semaines au médecin traitant. Dans 4 % des cas, ce test est positif, ce qui déclenche un dispositif de suivi thérapeutique.
En cas de saignements, un gastroentérologue réalisera une coloscopie pour en identifier l’origine. Cet examen s’effectue sous anesthésie générale légère. Il est aussi possible de le réaliser en 3D virtuel sans anesthésie, car indolore dans des cabinets spécialisés. L’intestin doit être parfaitement propre pour que le gastroentérologue puisse examiner les parois à l’aide d’un mini-caméra. Il peut ainsi déceler et retirer d’éventuelles tumeurs bénignes (polypes), avant qu’elles n’évoluent en cancer. En cas de doute, une biopsie permet de détecter un cancer colorectal à un stade précoce ou une tumeur du côlon.
S’il existe des antécédents familiaux de certaines maladies colorectales héréditaires, comme la polypose adénomateuse ou le syndrome de Lynch, le médecin prescrit une coloscopie par an. Il peut aussi recommander une consultation d’oncogénétique, afin de rechercher une éventuelle prédisposition génétique au cancer.
Avant une chirurgie, une radiothérapie fréquemment associée à une chimiothérapie permet de réduire la taille de la tumeur afin qu’elle soit plus facile à enlever. Le chirurgien supprimera la portion du côlon ou du rectum atteinte par la tumeur et les ganglions, en préservant, si possible, le sphincter de l’anus. L’opération nécessite une hospitalisation de sept à dix jours en moyenne. Des effets secondaires (troubles du transit intestinal, de la sexualité, douleur, fatigue…) peuvent persister quelques semaines. Un examen anatomopathologique des tissus permet ensuite de préciser l’étendue de la maladie et de décider si une radiothérapie est nécessaire pour réduire le risque de récidive locale.
Institut National du Cancer, Le cancer du côlon : les points clés