Les tumeurs osseuses malignes primitives sont rares et touchent surtout les enfants. Sur 1 000 nouveaux cas par an, plus de deux personnes sur trois ont moins de 18 ans. Chez les enfants, 80% des cancers des os sont des ostéosarcomes, qui touchent les os longs au niveau du genou, du fémur et du tibia. Les garçons sont plus souvent touchés que les filles.
Le second type de tumeur maligne des os est la tumeur d’Ewing. Sur la centaine de cas par an, 95% sont dus à une altération génétique : une translocation entre les chromosomes 11 et 22.
Les cancers secondaires des os sont beaucoup plus fréquents que les primitifs, car 60 % des cancers entraînent des métastases osseuses. Elles apparaissent en général dans les trois premières années qui suivent le diagnostic d’un cancer primitif, souvent broncho-pulmonaire, du sein, du rein, de la prostate ou de la thyroïde. Les métastases se développent plutôt sur la colonne vertébrale et le bassin, mais elles peuvent toucher tous les os.
Dans la majorité des cas, une douleur intense signale la présence de métastases osseuses. Elle augmente progressivement et s’intensifie en fin de nuit. Si la douleur des tumeurs bénignes reste plutôt modérée, calmée par de classiques antalgiques, celle des tumeurs malignes, primaires ou secondaires, est plus difficile à soulager.
D’autres indices peuvent mettre sur la piste : une masse suspecte, une fracture spontanée, une diminution de la sensibilité, des réflexes, de la force musculaire, des paralysies. Ces signes sont en général couplés à un fort amaigrissement, de la fatigue et parfois de la fièvre.
Le diagnostic intervient en général à un stade localisé pour 42 % des cancers des os primitifs et dans 15 % des cas alors qu’ils ont atteint un stade IV (avec des métastases). Un bilan sanguin et/ou urinaire montrera alors des anomalies, un syndrome inflammatoire et des marqueurs tumoraux spécifiques. Une radiographie standard et une scintigraphie osseuse seront éventuellement complétées par l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou la tomographie par émission de positons (PET scan).
La prise en charge repose un traitement local et général (chimiothérapie, hormonothérapie, thérapie ciblée) permettant de prévenir les complications. Sur le plan local, une opération chirurgicale permet d’ôter la tumeur, et de consolider l’os grâce à des matériaux d’ostéosynthèse. Il est aussi parfois nécessaire de recourir à une greffe osseuse et à des transfusions sanguines.
Des médicaments permettent aussi de diminuer le risque de fracture et les douleurs. Le pronostic des ostéosarcomes s’est considérablement amélioré au cours des dernières années.
Ces tumeurs osseuses malignes peuvent guérir sans récidive. La récidive apparaît en moyenne dans un délai médian de 30 mois après le diagnostic. Dans 4 à 10% des récidives locales, il existe des complications. Dans un cas sur deux, l’amputation du membre conduit à la guérison.
La Ligue contre le cancer, Le cancer des os