Plus d’un cancer sur cinq diagnostiqué chez l’homme touche la prostate, nettement plus que les cancers du poumon et du côlon-rectum. On comptabilise en moyenne 54 000 nouveaux cas par an chez les septuagénaires. Malgré le surdiagnostic, son incidence baisse toutefois depuis 2005 et la mortalité aussi (moins de 8 876 décès par an). Grâce au dépistage et au progrès de la prise en charge, le taux de survie à cinq ans atteint 84% et 70 % à 10 ans.
Dans la majorité des cas, il n’y a pas d’histoire familiale de cancer de la prostate. Toutefois, il est possible qu’il existe une vulnérabilité génétique, notamment pour les personnes d’origine africaine et antillaise. Comme le cancer du sein, le cancer de la prostate est dit « hormono-dépendant ». Des facteurs environnementaux augmentent également le risque de la maladie. Les infections et intoxications chroniques perturbent ainsi le fonctionnement du système hormonal (métaux lourds, bisphénols et pesticides).
En cas de symptômes urinaires (impéritie, difficulté ou incapacité à uriner, sensation de brûlure ou de douleur en urinant, sang dans l’urine ou le sperme) ou de troubles de l’érection, il est recommandé de consulter son médecin sans tarder. Les examens de dépistage préventif sont pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie pour les personnes de plus de 50 ans.
Le taux d’antigène prostatique (PSA) peut être mesuré par prise de sang. Neuf fois sur dix, il permet de renseigner sur l’existence d’une tumeur. Il faut toutefois prendre des précautions avant de réaliser ce dosage et ne pas le réaliser dans les jours suivant :
- Un rapport sexuel
- Un toucher rectal
- Une activité physique comme le vélo
Cela peut en effet provoquer une augmentation du taux et inquiéter à tort. En effet, d’autres maladies comme l’hypertrophie bénigne de la prostate (aussi appelée adénome) ou la prostatite (une infection urinaire) peuvent également augmenter le taux de PSA dans le sang.
Les anomalies peuvent aussi être détectées au toucher rectal, si elles sont palpables. Une biopsie sera indiquée en fonction des résultats. Les tissus prélevés sont alors examinés et permettent d’établir la présence ou l’absence de cellules cancéreuses.
La moitié des cancers de la prostate dépistés évolueront très lentement (souvent sur plus de 15 ans) et ne nécessitent pas de traitement, mais on ne sait pas les distinguer de ceux qui vont devenir agressifs et qui doivent être soignés. Ainsi, il est possible dans un premier temps de se contenter de surveiller.
La prise en charge des formes évoluées de la maladie est classique : chirurgie, radiothérapie, curiethérapie, hormonothérapie et chimiothérapie. En parallèle de ces traitements, une activité physique régulière améliore la qualité et la durée de vie, selon une étude récente menée par des chercheurs irlandais et australiens. D’autant que ces traitements ont souvent des effets secondaires qui peuvent affecter le quotidien : incontinence urinaire, impuissance sexuelle ou troubles intestinaux.
Institut National du Cancer, Le dépistage du cancer de la prostate
Institut National du Cancer, Le cancer de la prostate
Institut Curie, Les facteurs de risque du cancer de la prostate
Prostate, La nanomédecine pour le traitement du cancer de la prostate
Prostate, L’exercice pour soigner le cancer de la prostate ?